Boiteries des bovins

 
Le traitement individuel des lésions de dermatite digitée est essentiel pour permettre leur guérison. Il doit être précoce et repose sur une détection régulière des lésions. Il donne en général de bons résultats mais les récidives sont nombreuses (plus de 50% d’après certains auteurs).Il existe de nombreux protocoles de traitement à choisir en fonction de la situation de l’élevage et de l’évolution de la maladie.Il est préconisé de nettoyer la plaie, de la sécher avant d’appliquer tout traitement.Répéter le traitement plusieurs fois de suite à 12 heures d’intervalle est conseillé.L’application d’oxytétracycline en spray reste le traitement de référence mais certaines résistances sont désormais rapportées.Des solutions diverses à base de cuivre et zinc en spray ou gel sont largement utilisées et efficaces.Des solutions originales avec application d’un film de polyuréthane sous pansement sans principe actif semblent intéressantes mais plus difficiles à appliquer.L’utilisation de pansement pour améliorer l’effet du principe actif peut être utile, mais le danger d’accroître l’anaérobiose (c’est-à-dire un manque d’oxygène qui permet le développement des tréponèmes) dans un milieu souillé et donc d’aggraver la situation n’est pas mince. Il est impératif de contrôler le pansement sous 3 jours.
 
Lorsque la maladie de Mortellaro touche environ 20% des animaux, une désinfection collective, associée à un traitement individuel doit être envisagée (Relun, 2011*).Compte-tenu de la forte contagion de cette maladie, il est recommandé d’appliquer des traitements collectifs de façon synchrone pour toutes les vaches ; c’est bien sûr le cas avec les pédiluves, mais aussi en salle de traite (traiter toutes les vaches le même jour).Lorsque la maladie est installée, l’utilisation d’une désinfection collective s’envisage de manière pérenne, et non de façon sporadique. C’est pourquoi ces pratiques doivent être pensées et adaptées à l’élevage, au mode de fonctionnement de l’éleveur et au bien-être des animaux.
 
* Relun, A., 2011. Evaluation des mesures de maitrise de la dermatite digitée dans les troupeaux bovins laitiers. Thèse doctorale, Nantes: Biologie Santé Nantes Angers, 229p.

Pour les troupeaux indemnes de maladie de Mortellaro, il est essentiel d’éviter autant que faire se peut les achats d’animaux et les participations aux concours et foires d’animaux. Sinon, une inspection des 4 pieds doit être effectuée avant (ré-)introduction dans le troupeau avec désinfection des pieds.

Par précaution, il faut s’assurer que lors des interventions de parage par une personne extérieure, les matériels utilisés (rénettes, meuleuses, gants, tabliers, etc…) sont propres et ont été désinfectés.

Pour les troupeaux atteints, il est difficile de se débarrasser de la maladie. Il est cependant possible de la maîtriser en agissant conjointement sur plusieurs points :

• Traiter impérativement et de façon précoce les lésions, donc se donner les moyens de détecter rapidement les animaux atteints par une observation régulière des pieds notamment en salle de traites ou en logettes lorsque les animaux sont couchés (pour aller plus loin).
• Parer l’ensemble du troupeau de façon à soigner toutes les lésions à un moment     donné et diminuer ainsi la pression de contamination.
• Mettre éventuellement en place un système de traitement collectif.
  Différentes méthodes existent (passage dans des pédiluves, pulvérisations, mousse). Il convient de choisir la méthode la plus adaptée à l’exploitation et à l’éleveur de façon à ce que ce traitement collectif soit fait de la façon la plus adéquate (praticabilité, rythme etc…).
  Différents produits de traitement collectif sont proposés. Aucune étude comparative n’est disponible pour le moment (2017).
  Mais l’efficacité dépend de la propreté préalable des pieds.
  L’un des défis à relever semble bien de retrouver dans les élevages des pieds plus propres.
• Agir sur les facteurs de risque au niveau de l’habitat: zone humide, hygiène générale. Il ne faut aucune zone avec de l’eau stagnante dans l’élevage.

Ces actions sont à moduler selon l’importance de la maladie dans l’élevage.