Boiteries des bovins

Boiteries des bovins

Prendre soin des pieds
des vaches au quotidien !

1. Repérer automatiquement et quotidiennement les boiteuses

 

Cela peut devenir un réflexe quotidien. Avec de l’entrainement, ce repérage peut se faire facilement et quotidiennement en passant au milieu du troupeau, après la traite par exemple, ou en regardant les animaux évoluer dans le bâtiment, en pâture.
La gestion individuelle commence par la capacité de repérer TOUTES les vaches boiteuses, qu’elles soient fortement, mais aussi et surtout faiblement boiteuses.
L’appui d’un conseiller peut vous aider à acquérir ce réflexe quotidien.
Reconnaître une vache boiteuse

Observation quotidienne du troupeau

© Alban Charrette

L’observation quotidienne du troupeau permet un diagnostic précoce de toute type de boiterie

 
2. Lever le pied

 

Avant toute intervention sur l’animal, il faut savoir pourquoi l’animal boite.

Les boiteries étant en grande majorité dues à des lésions podales, il faut lever le pied de l’animal pour repérer la présence éventuelle de lésions et se rendre compte de leur gravité. Cette action peut se faire en 10 min, de manière simple et sécurisée pour l’intervenant et l’animal.

Comment lever le pied d’une vache

 

3. Le parage fonctionnel

 

Une fois le pied levé, le parage fonctionnel permettra :

  1. de rétablir les aplombs ;
  2. de repérer la présence éventuelle de lésions. Certaines lésions sont visibles avant le parage fonctionnel mais celui-ci permet de ne pas en oublier (ex : concavité cerclage, cf photo 4).

Le parage fonctionnel nécessite d’être formé. En effet, les outils utilisés peuvent être dangereux (pour vous comme pour l’animal) et la technique de parage ne s’acquiert qu’après l’acquisition de gestes précis. Un mauvais parage risque de faire boiter ou d’aggraver une boiterie.

Si la personne ayant levé le pied de l’animal n’est pas formé et désire qu’une intervention soit faite sur l’animal, elle doit appeler un professionnel.

Mieux vaut attendre un peu plus longtemps pour que l’animal soit guéri plutôt que d’aggraver la situation. En savoir plus sur le parage fonctionnel.

Rétablir les aplombs et repérer les lésions

© Alban Charrette

Le parage fonctionnel permet de rétablir les aplombs et de repérer les lésions.

 

4. Reconnaître les lésions

 

Ouverture d'une ligne blanche

© T. Aubineau

Ouverture de la ligne blanche

Savoir reconnaître les lésions du pied permet de les traiter de manière adaptée (parage adapté à la lésion, talonnette, pansement, spray antibiotique, etc…). Pour les reconnaître, il est indispensable d’être formé.

S’il n’y a pas de lésion, le parage fonctionnel suffira à rétablir les aplombs. S’il y a des lésions, un parage curatif est nécessaire.

Reconnaître les lésions

 

5. Le parage curatif

 

Le parage curatif permet de soigner la grande majorité des lésions.

Le parage curatif nécessite d’acquérir des techniques particulières. Un parage mal fait risque d’aggraver la situation. Il faut donc soit être formé, soit faire appel à un professionnel.

En savoir plus sur le parage curatif

Le parage curatif est souvent suffisant pour soigner les lésions podales.

L’utilisation des antibiotiques est très rarement nécessaire et nécessite une prescription vétérinaire.

 

6. Les autres traitements individuels

 

Pour certaines lésions, après le parage curatif, il est parfois nécessaire de poser une talonnette pour soulager un onglon atteint.

De même, l’application d’un pansement est pratiquée selon les lésions.

Pose d'une talonnette et d'un pansement

© L. Besson

Pose d’une talonette et d’un pansement.

 

Le cas des panaris est le seul cas particulier nécessitant obligatoirement et rapidement un traitement antibiotique par voie générale. Cette lésion particulière est reconnaissable sans lever le pied de la vache par l’apparition brutale d’une boiterie associée à une enflure symétrique, rouge et chaude du pied. Elle est visible au niveau de la couronne voire du paturon.

Panaris

© Marc Delacroix

Panaris

Panaris

© G. Bosquet

Panaris

 

7. La gestion de la douleur

 

La gestion de la douleur de l’animal est primordiale. En effet, les boiteries peuvent faire gravement souffrir les bovins atteints, jusqu’à les empêcher de se lever.

Selon les lésions et le parage, l’utilisation d’anti-inflammatoires, dans des conditions recommandées par le vétérinaire, peut être indispensable.

 

8. Le suivi par l’éleveur et le pédicure

 

Une fois qu’un animal est paré, il est nécessaire de continuer à le surveiller pour s’assurer de la disparition de la boiterie.

Cas du pansement : si un pansement a été posé, il doit obligatoirement être enlevé dans les 2 à 3 jours qui suivent. Dans le cas contraire, celui-ci sera confondu avec la boue, le lisier ou le fumier et sera oublié. Un pansement oublié provoque des lésions graves au niveau de la couronne, des surinfections, voire des lésions irréversibles.

Pansement oublié

© Isabelle Delaunay

Pansement oublié de plus de 3 jours.

Pansement oublié

© Isabelle Delaunay

Pansement oublié de plus de 3 jours.

Auteurs : T. Aubineau, B. Dassé, A. Duvauchelle Waché, F. Gervais, M. Martin
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