Le fait de mettre un pansement est parfois controversé. De nombreux pareurs ne mettent jamais de pansement, car il est difficile de le maintenir propre, il a tendance à restaurer l’appui et il faut le contrôler régulièrement. Par ailleurs les bactéries responsables des infections des pieds sont le plus souvent anaérobies ou microaérobies (elles prolifèrent dans un environnement sans oxygène). Le dégagement large des plaies infectées permet justement de les mettre en contact avec l’air ambiant donc l’oxygène et de contrarier la prolifération des germes pathogènes. Le pansement peut donc recréer un milieu anaérobie favorable à ces bactéries.
Cependant, la pose d’un pansement peut être bénéfique pour améliorer le bien-être de l’animal en évitant, dans les premiers jours suivant le parage, les contacts directs, très douloureux, d’une plaie ouverte avec un environnement agressif inévitable : paille, cailloux, sol très irrégulier etc. Si l’animal souffre moins en se déplaçant, il ira plus facilement se nourrir et se faire traire. Le pansement peut aussi prévenir la pénétration de corps étrangers dans la plaie ; mais la seule pose d’une talonnette en supprimant l’appui de l’onglon lésé, évite le plus souvent aux corps étrangers d’avoir prise et donc de pénétrer plus avant dans la plaie.
Le pansement se raisonnera donc selon la nature de la lésion puis selon l’environnement où va évoluer l’animal.
La mise en place d’un pansement doit respecter quelques règles : après désinfection avec de la « vétédine » puis application sur la plaie d’un topique doux (goudron de Norvège par exemple), placer autour de l’onglon atteint et du paturon une bande à pied autocollante sans jamais serrer, puis enduire l’ensemble de goudron de Norvège afin de rendre le tout imperméable aux liquides tout en permettant à la plaie de « respirer ». Ce pansement peut tomber tout seul au bout de quelques jours. Sinon, il faudra impérativement l’enlever au bout de 3 jours. Cela suffit, la plupart du temps à créer une protection efficace vis à vis des agressions extérieures et à démarrer une cicatrisation.
Dans certains cas, un pansement humide peut être utile. On emploie un sac à onglon contenant une solution émolliente et désinfectante (exemple : 50 g de carbonate de calcium pour 10 l d’eau